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CHOMAGE :

par MARIE CHRISTINE

publié dans politique

Chômage : Frédéric Lefebvre désavoue Sarkozy

Le ministre, pour qui les mauvais chiffres sont imputables au taux de natalité français, condamne par ses propos la politique du gouvernement.

Frédéric Lefebvre (AFP) Frédéric Lefebvre (AFP)
 

Frédéric Lefebvre est décidément un inénarrable farceur.  Pour expliquer les très mauvais résultats obtenus par le gouvernement en matière d’emploi, il a benoîtement déclaré que cet échec patent était dû… à la démographie française. Les Français font trop d’enfants : on ne peut pas les employer tous. Outre qu’il vise de toute évidence à dédouaner l’équipe sarkozyenne de sa responsabilité - médiocre entourloupe qui ne trompe personne - Frédéric Lefebvre vient surtout, sans le savoir, de condamner radicalement la stratégie mise en œuvre par son patron depuis son accession à l’Elysée.

Le raisonnement du ministre est le suivant : ce n’est pas le manque d’emplois qui pose problème, c’est l’excès du nombre des travailleurs. Autrement dit, la quantité de travail disponible dans l’économie étant fixe ou en régression, l’accroissement des effectifs de travailleurs disponibles crée mécaniquement du chômage.

Ralliement aux 35 heures

Or ce que ne voit pas le ministre, c’est que si ce raisonnement est vrai, c’est-à-dire que si le travail est un gâteau qu’on se partage, la politique d’augmentation des heures supplémentaires, pierre angulaire de la politique économique sarkozyenne, traduite par le slogan "travailler plus pour gagner plus", est une hérésie : si le travail est fixe, chaque heure supplémentaire utilisée par une entreprise la détourne de l’embauche. Autrement dit, selon Lefèvre, en libérant les heures supplémentaires (loi TEPA), Nicolas Sarkozy, a créé des centaines de milliers de chômeurs.

Au contraire, toujours dans le raisonnement du ministre, la réduction du temps de travail créerait mécaniquement de l’emploi en partageant mieux le travail. Pourtant la droite a expliqué pendant des années que la RTT procédait d’une mentalité malthusienne et que la quantité de travail justement, n’était pas fixe (les économistes situent la vérité entre ces deux positions). Ainsi le ralliement implicite et involontaire de Frédéric Lefèvre aux 35 heures a quelque chose de réjouissant…

Laurent Joffrin - Le Nouvel Observateur

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